mardi 15 novembre 2011

ELECTROCHOC

En Suisse  

Signez la pétition pour demander l’abolition de l’électrochoc (sismothérapie)

http://ccdh.ch/signez-petition-demander-abolition-electrochoc-sismotherapie/

présentée aux Chambres Fédérales et au Conseil Fédéral

Ugo Cerletti

En 1938, le psychiatre italien Ugo Cerletti, inspiré par une méthode pratiquée dans les abattoirs pour étourdir les porcs avant de les saigner, introduisit le traitement par électrochocs en psychiatrie.
Actuellement, il est pratiqué sous anesthésie générale, ce qui en atténue les manifestations spectaculaires (angoisses, tétanisations et secousses du corps), mais malheureusement pas les effets secondaires.
L’électrochoc, appelé aussi électroconvulsivothérapie (ECT) ou sismothérapie, consiste en l’application de deux électrodes sur la tête pour faire passer des décharges électriques à travers le cerveau, avec pour but de provoquer volontairement une crise convulsive sévère (crise d’épilepsie).
Le processus endommage toujours le cerveau, résultant chaque fois en un coma temporaire.
Après un, deux ou trois ECTs, le traumatisme cause les symptômes typiques d’un traumatisme crânien ou d’une blessure sévère à la tête, incluant migraine, nausée, perte de mémoire, désorientation, confusion, jugement diminué, perte de personnalité et instabilité émotionnelle.
L’ECT altère la mémoire de manière permanente et provoque d’autres signes de dysfonctionnement mental à long terme, tels que des difficultés de concentration et une baisse des capacités cognitives (apprentissage et pensée).
L’ECT est en général utilisé lorsque les traitements par psychotropes ont échoué. Aucune étude n’a démontré d’efficacité à long terme de l’ECT.
En raison de ses graves effets secondaires, de son manque de validité scientifique et parce qu’à ce jour, on n’a toujours pas pu expliquer son effet réel sur le cerveau, les soussignés demandent que l’électrochoc (sismothérapie) soit aboli en Suisse et qu’une loi soit votée dans ce sens.

La << bible >> mondiale du diagnostic psychiatrique est remise en cause




La révolte gronde contre la «bible» mondiale du diagnostic, accusée de fabriquer de la maladie sous l’influence des pharmas. La contestation est issue du «cœur du système» et constitue un symptôme de malaise majeur. La 5e édition du DSM vit une gestation agitée > Santé - La révolte gronde contre la «bible» mondiale du diagnostic psychiatrique, accusée de fabriquer de la maladie sous l’influence des pharmas > La contestation est issue du «cœur du système». La 5e édition du DSM vit une gestation agitée


letemps.ch


Vendredi, 11 novembre 2011


Santé Le DSM incarne l’approche biologique de la souffrance psychique. Son étoile pâlit


Y a-t-il une frontière nette entre la santé et la maladie mentale? La souffrance psychique est-elle d’origine biologique? Peut-on la soigner en inventant le médicament adéquat? A toutes ces questions, la tendance, depuis quatre décennies, est de répondre: oui. Et le DSM, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, incarne cette promesse d’un monde où chaque vague à l’âme trouverait sa pilule miracle.


Actuellement en gestation, la cinquième mouture de cet ouvrage américain de référence fait l’objet d’une contestation sans précédent. L’attaque la plus sérieuse prend la forme d’une lettre ouverte assortie d’une pétition. Elle émane de membres de l’Association américaine de psychologie, autrement dit du «cœur même du système», selon le mot du psychologue genevois Martial Van der Linden, qui relaie la contestation en terre francophone. Il considère la révolte actuelle comme «un événement majeur».
Un des grands reproches faits au DSM est d’ignorer le fait que la souffrance psychique dépend aussi de l’état de la société. Ses détracteurs, nombreux mais divisés en Europe, espèrent que la crise actuelle annonce une nouvelle approche du trouble mental: moins chimique, plus humaine.



Feu contre le «nouvel ordre mental»


Santé La révolte gronde contre la «bible» mondiale du diagnostic psychiatrique, accusée de fabriquer de la maladie sous l’influence des pharmas


Parlez-vous DSM? Bien sûr que si, tout comme Monsieur Jourdain faisait de la prose. Lorsque vous dites que le gosse des voisins est hyperactif ou que votre collègue de bureau frise l’anorexie, vous parlez DSM. Et le vocabulaire à votre disposition ne cesse de s’enrichir. Demain, si vous êtes une femme, vous pourrez crânement vous plaindre d’un «syndrome prémenstruel dysphorique» plutôt que, bêtement, vous sentir toute chose à l’arrivée de vos ragnagna (lire ci-dessous).

Depuis sa première édition en 1952, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, surnommé «la bible mondiale du diagnostic psychiatrique», a peu à peu imposé sa grille de lecture sur le vivant, façonnant notre perception de ce qui est normal ou pathologique, fou ou sain d’esprit: «La maladie mentale est devenue ce qu’en dit le DSM», résume le psychiatre français Maurice Corcos dans un livre à charge contre ce manuel à «l’universalisme hégémonique», édité sous l’égide de l’Association américaine de psychiatrie*. Il existe bien un autre ouvrage de référence, le CIM-10, émanant de l’OMS. Mais sous influence lui aussi.

Aujourd’hui, alors que la cinquième mouture du DSM est en gestation (
LT 19.02.10), la machine classificatoire traverse une crise aiguë. Le responsable de l’édition précédente, Allen Frances, qualifie le projet de «désastre absolu», susceptible d’amener la psychiatrie «au bord du gouffre». Tandis qu’une «lettre ouverte au DSM-5», suivie d’une pétition, circule sur la Toile et a déjà recueilli près de 5000 signatures (lire ci-dessous).

C’est «un événement majeur», explique le psychologue genevois Martial Van der Linden, qui relaie la pétition en terre francophone: «Tant que les contestataires étaient des psychanalystes lacaniens, la portée de la remise en cause était limitée. Mais, cette fois, la révolte est issue du cœur même du système.» La pétition émane en effet d’une large palette de membres de l’Association américaine de psychologie, elle-même représentée dans le cénacle d’experts présidant au DSM-5. Le texte étaie, en substance, l’inquiétude exprimée par les opposants historiques au manuel: sous influence de l’industrie pharmaceutique, le DSM est devenu une machine à fabriquer de la maladie. Actuellement gros de 900 pages et de 365 pathologies, il prévoit de gonfler encore, avec des effets pervers considérables sur la population. La logique du monstre classificatoire s’est emballée, il faut arrêter ça.

Le DSM est né comme une simple nomenclature destinée à faciliter la communication entre chercheurs. Mais, peu à peu, il a pris la place d’un manuel psychiatrique à part entière. Résultat: une jeune génération de psychiatres qui, au lieu de considérer la personne en souffrance dans son entier et dans la logique de ses maux, la réduisent à un «cas», lui-même réduit à une liste de symptômes. «Je suis effaré de voir, chez mes jeunes confrères, le peu de place que prend la rencontre avec le patient, dit Maurice Corcos. Comme si le plus important pour eux était de tenir la folie à distance. Pour faire barrage aux angoisses du médecin, le DSM est effectivement l’instrument idéal!»

Le manuel américain, explique quant à lui Martial Van der Linden, incarne le triomphe de «l’approche biomédicale» de la souffrance psychique: «Elle postule qu’il existe une frontière nette entre le normal et le pathologique. Que le psychisme humain relève de la médecine et repose sur des données biologiques.» Et qu’en conséquence il suffit, pour le soigner, de trouver le bon médicament. Le DSM véhicule la promesse d’un monde où chaque mal de l’âme trouverait sa pilule miracle.

Or on se rend compte au­jour­d’hui que ce monde-là est un mirage. La pharma échoue à guérir les maladies mentales majeures, tandis que l’efficacité des tonnes de médicaments vendus chaque année contre la dépression ou l’Alzheimer est de plus en plus contestée. L’euphorie du tout chimique est en train de retomber et la crise du DSM doit probablement se lire comme un symptôme de ce basculement.

Bertrand Kiefer, rédacteur en chef de la Revue médicale suisse, salue la contestation anti-DSM: «Nous vivons une époque où le discours normatif, après avoir été porté par la morale ou la religion, l’est largement par la médecine. Or le DSM, dont la démarche est beaucoup moins scientifique qu’elle n’en a l’air, produit une norme qui est celle de la société américaine. Les pétitionnaires ont le mérite de rappeler ce qu’il feint d’oublier, que la souffrance psychique est inséparable de l’état de la société.»

Le plus étonnant, finalement, n’est-il pas qu’une contestation forte et organisée au «nouvel ordre mental» (Corcos) étasunien ne soit pas venue d’Europe? Les Britanniques, les Nordiques, les Italiens se rattrapent en signant la pétition américaine. Des signatures genevoises ont commencé à apparaître au bas du document.

Et les Français? Soupir de Maurice Corcos: «Des pétitions circulent ici aussi, il existe notamment un mouvement intitulé «STOP DSM». Mais la profession est tellement divisée et obnubilée par ses querelles de chapelle…»

L’auteur de L’Homme selon le DSM en est persuadé: le règne du manuel américain dans sa forme actuelle touche à sa fin. D’un autre côté, personne au monde n’a la puissance de frappe nécessaire pour imposer une nouvelle nomenclature. Alors? «Le DSM va se transformer de l’intérieur.»

Annoncée pour 2013, puis pour 2014, la date de sortie du DSM-5 reste incertaine. Mais personne ne s’attend à ce que la révolution soit pour cette fois.
Anna Lietti


Les reproches faits au DSM-5



Comment la machine classificatoire fabrique de la maladie


A l’aune du DSM IV, le manuel de référence actuel, 46% des Américains souffrent d’au moins une pathologie mentale. Avec le DSM-5, dont le projet est consultable en ligne (www.dsm-5.org), le seuil historique sera atteint: les Etat-Unis – et le monde – compteront une majorité de malades mentaux.
Les auteurs de la pétition «Open letter to the DSM-5»­ ­(
ipetitions.com/petition/dsm5/) détaillent les mécanismes de cette entreprise de «pathologisation des épisodes normaux de la vie», dont l’enjeu est l’extension du marché des médicaments. Ils s’inquiètent notamment de:
L’abaissement des seuils diag­nostiques pour de nombreux troubles. Exemple frappant: la catégorie «Episode dépressif majeur». Jusqu’au DSM III (1980), la souffrance d’une personne ayant subi un deuil n’était pas considérée comme pathologique. Avec le DSM IV (1994), elle le devient si les symptômes persistent au-delà de deux mois. Le DSM-5, lui, prévoit carrément d’éliminer le deuil comme critère d’exclusion.

 

La création de nouvelles catégories diagnostiques, scientifiquement peu étayées, et qui mettent les «populations vulnérables» au risque de leur «emploi abusif». Exemple: les troubles éventuellement précurseurs de l’Alzheimer (lire ci-contre) ou de la psychose, respectivement chez les personnes âgées et les adolescents. En 2009, Jane Costello, membre du groupe de travail «Enfants et adolescents» du DSM-5, démissionnait de son poste. Parmi ses motifs: «De plus en plus de changements semblent se décider pour des raisons qui ont peu à voir avec les découvertes scientifiques récentes.

Au rayon nouvelles catégories, une mention spéciale pour le très féminin «syndrome prémenstruel dysphorique». Il se caractérise notamment par «une grande variabilité de l’humeur» et «de fréquents accès de larmes». Le médicament ad hoc ne devrait pas tarder à arriver. Rose, sûrement.
Une modification de la définition du trouble mental. Le DSM-5 fait encore un pas en direction du «tout biologique» et ignore de plus belle le contexte social et culturel, regrettent les pétitionnaires. Ils rappellent qu’«aucun marqueur biologique ne peut être associé de façon solide à une catégorie DSM» et que la souffrance mentale est aussi causée par la pauvreté ou le chômage. Ils craignent également de voir «la déviance sociopolitique» étiquetée dans la catégorie «trouble mental».
A.L.


«Vieillir n’est pas une maladie!»


Les trous de mémoire, c’est normal, rappelle Martial Van der Linden

Le MCI, ou «trouble cognitif léger», est candidat à l’entrée dans le DSM-5. Mais la moitié des neurologues cliniciens aux Etats-Unis l’utilisent déjà.

De quoi s’agit-il? D’une nouvelle catégorie «pré-pré Alzheimer», qui s’intercale entre le vieillissement normal et la démence. Et pour laquelle, à n’en pas douter, l’industrie pharmaceutique s’empressera de proposer un médicament. «C’est l’exemple type de la pathologisation du vieillissement!» s’insurge le psychologue genevois Martial Van der Linden.
Mais n’est-il pas utile de dépister l’Alzheimer le plus précocement possible? C’est inutile et même pervers, explique celui qui, avec sa femme Anne-Claude Juillerat, a traduit en français le livre-bilan du gériatre américain Peter Whitehouse, Le mythe de la maladie d’Alzheimer*. Parce que, après des décennies de recherche, on a échoué à cerner ce mal comme une entité bien définie. Parce qu’il n’existe «aucun argument fiable pour lier l’Alzheimer à un marqueur biologique précis». Parce que, comme vient de l’admettre la Haute Autorité de santé en France, les médicaments censés la soigner ont un «intérêt thérapeutique faible». Mais «des effets secondaires graves», ajoute le psychologue, qui tient un blog très combatif sur ces questions (
mythe-alzheimer.over-blog.com).


Anxiété fabriquée

Parce que, conclut-il, le vieillissement doit plutôt être vu comme un «continuum», assorti de troubles plus ou moins graves selon les personnes, et cela sous l’influence d’une multitude de facteurs différents.


Ainsi du sexagénaire qui passe un test de mémoire: «Sa performance peut être légèrement diminuée parce qu’il a mal dormi, parce qu’il prend de la benzodiazépine ou qu’il est anxieux à l’idée d’être atteint d’Alzheimer. Si on lui diagnostique un MCI en lui expliquant qu’il s’agit d’une forme précoce de la maladie, il va s’enfoncer dans son angoisse, plus personne ne le regardera comme avant et sa vie sera fichue.»
Ce dont cet angoissé vieillissant aurait besoin, c’est d’«une vie riche en mouvement, en activités et en relations valorisantes», dit encore le psychologue genevois, cofondateur de l’association
Viva, qui promeut «un meilleur vieillissement cognitif et cérébral». «Le véritable enjeu est là, dans une prise en charge psychologique et sociale du vieillissement. Pas dans sa médicalisation.»
A. L.



1 commentaire:

Fleau Solution a dit…

Il est vraiment facile de nos jours de définir que telle ou telle chose est désormais un trouble mental. Personnellement je commence à me poser quelques questions sur la véracité de ces propos. Voici quelques exemples de troubles loufoques que j'ai pu trouver et qui me font douter : http://fleausolution.com/2012/11/de-quels-troubles-mentaux-souffrez-vous/

Q - We Are The Plan